Quand Jésus rencontre ...
Vishnu
Nous voici en Inde, dans la région du Tamil Nadu, termes qui signifient "le pays des Tamouls".
Nous traversons, à bord d’un 4x4, les rues bondées de Chennai. Il fait sombre, l'atmosphère est dense. Une sorte de nuage de fumée englobe la nuit. Le résultat du va-et-vient incessant des automobilistes ?
Les Rickshaw - ces voiturettes typiques de l'Inde et d'autres régions d'Asie -, les voitures ainsi que les motos s’esquivent, slaloment et vont au gré de leurs urgences. Les klaxons chantent à la gloire de la nuit tandis que les Tamouls célèbrent une divinité hindoue ou chrétienne, parfois les 2 !
Pour fluidifier l'article, je parle communément d'"Inde" et des "indiens" ; néanmoins, nous n'avons été qu'à Chennaï et à Pondichéry.
Au rythme des tambours
Les dieux hindous sont très présents dans le paysage urbain. Les afficher, leur rendre grâce, les exposer aux yeux de tous est commun. Vous avez dit « intimité » ? Haussement d’épaules. Les lieux de recueillement sont remarquables et se donnent à voir ostensiblement. Un temple hindou ne saurait se montrer discret : des couleurs vives, une architecture typique, des sculptures à foison qui ornent les façades, des représentations scéniques. Du travail d’artiste. Que dire de ces chars traversant plusieurs rues de Pondichéry pour célébrer, cette fois-ci, le dieu Mourouga ? Colorés, vibrant aux rythmes des tambours. Les piétons se poussent, les voitures empruntent d’autres voies.
En face du Guest house où nous logeons, nous sommes réveillés par les tambours et la musique émise depuis le temple voisin. Véritable concert tamoul, celui-ci résonne au moins deux fois en matinée. Un appel aux fidèles ? Il est 7 heures, le quartier est résidentiel mais voilà, il y a des priorités.
Les religions vivent ensemble
En Inde, affirmerez-vous, il n’y a rien d’étonnant à voir des images à l’effigie des dieux hindous collées sur l’habitacle en métal d'un rickshaw ou une statue posée sur le tableau de bord d'une voiture. Sans parler de celles qui ornent les habitations et les commerces. J'insiste : au pays des Tamouls, on honore les divinités et on ne les cache pas. Plus qu'une pratique de croyant, c'est un honneur de revendiquer sa foi !
Tout va bien, nous sommes bien en Inde !
Ceci étant, ne soyez pas étonnés si vous voyez, au détour d’une route, un petit tabernacle dans lequel sont posées des figurines représentant des anges. Durant notre séjour, nous pouvons admirer plusieurs édifices religieux voués au culte chrétien, notamment. Vestiges des Comptoirs ? De l'époque coloniale ? Cette fois où nous passons devant une église. C'est sûr, c'est bien une église ! Cette croix béante posée à l'entrée l'atteste. A l’intérieur, les indiens chantent. Ils louent le Seigneur Jésus Christ. Les plus ouverts d'esprit me diront que l’Inde n’est pas un pays exclusivement hindou et que plusieurs religions coexistent. Oui. Nous avons entendu l’appel du muezzin depuis les mosquées, vu d'innombrables monuments catholiques, des effigies de Jésus légendées en tamoul et des crucifix apposés sur les façades de maisons en signe de la foi des occupants.
Vishnu, Jésus et Mahomet
Nous ne sommes pas restés assez longtemps pour confirmer nos impressions quant à la manière dont les indiens gèrent, quand c'est le cas, leurs multiples fois et vivent leur croyance. Ce qui est sûr, c’est que l’hindouisme côtoie sans honte au moins deux religions révélées : le christianisme et l’islam, dans une autre mesure. Certains commerces accolent des images de saints catholiques et de dieux hindous. La basilique de Saint Thomas, qui rend hommage à l'un des disciples de Jésus, trône sur une des rues principales de Chennai pendant que le grand temple dédié à Shiva, Kapaleeshwarar, est à dix minutes de marche. Anecdote : le mariage d'un couple indien, en tenue traditionnelle a été célébré à l'intérieur des murs de la basilique.
Si les chiffres parlaient ...
d'hindous dans le Tamil Nadu
L’Inde est époustouflante, jusque dans la spiritualité.
